« Je suis stressé.e, on me conseille de méditer, mais m’asseoir et m’arrêter de penser, c’est trop dur pour moi ; comment faire ? ». Méditer, comment s’y mettre ?

Voici un article qui vous permettra de lever les freins, de poser des actes et de concrétiser ce souhait de commencer à méditer.

Quelle image derrière la méditation ?

La première image qui vous traverse l’esprit est peut-être celle d’une personne assise en lotus, dans un jardin zen.

Vous l’imaginez aussi sage et immobile qu’une statue de Bouddha.

Or, cette image-là est tellement éloignée de vous, de votre tempérament, de votre vie… Vous vous dîtes que la méditation, ça n’est pas pour vous.

Mais avant d’arriver à un changer un comportement ou à installer une nouvelle habitude, il convient de découvrir quels obstacles se dressent face à ce désir. Puis, de réaliser en quoi ceux-ci vous empêchent de passer de l’envie à l’action.

Alors, pourquoi est-il si difficile de s’asseoir et méditer ? Examinons cela ensemble.

Méditer, comment s'y mettre ?

S’asseoir par terre, c’est douloureux

Cette assise dans le silence et l’attention portée à la posture, est une des formes de méditation. On l’appelle « zazen » (za = assis, zen = méditation). Traditionnellement, vous vous asseyez sur un coussin (le « zafu ») posé au sol.

Parce que nous sommes plus souvent assis sur une chaise qu’au sol, les premières sessions sont souvent assez douloureuses. Tant physiquement que mentalement.

Dès le début, vous avez sans doute ressenti des tensions entre les omoplates et au niveau des lombaires. Après seulement cinq minutes, peut-être avez-vous commencé à vous tortiller. Au bout de dix minutes, vous n’avez plus senti le sang dans vos jambes.

Par ailleurs, vous trouvez  ce brouhaha dans votre tête bien encombrant… L’esprit divague et se promène de rêverie en rêverie. Il est occupé à dérouler sa to-do list, ou s’agite dans des pensées qui tournent en boucle : les ruminations.

Enfin, quand ce n’est pas l’agitation, c’est la somnolence qui guette. La tête dodeline et on finit par sombrer avant de se réveiller par le bruit de ses propres ronflements !

Bref, méditer n’est pas une chose facile.

Quant à méditer régulièrement, seul, chez soi… c’est une vraie gageure !

Méditer seul chez soi

Trouver du temps et de la motivation pour méditer, c’est compliqué

La dernière fois que j’ai pratiqué le zazen remonte à un stage de shiatsu au centre zen de la Falaise Verte. Nous étions dans un cadre magnifique, entourés de monts et vallées arborés, d’une rivière dans laquelle se baigner. Bref, un endroit propice à la déconnexion et au retour à soi.

Quand les journées sont rythmées de telle façon qu’il n’y a qu’à suivre le mouvement, méditer est « facile ».

En revanche, il est beaucoup plus difficile de réussir à installer un cadre de méditation dans son quotidien.

En effet, on se sent seul.e, il n’y a pas d’obligation formelle, personne ne nous attend, aucun rdv n’est vraiment établi.

D’ailleurs, on peine à trouver le « bon » créneau dans son emploi du temps bien chargé. On a plein d’autres choses bien plus « urgentes » à faire. On la flemme aussi, soyons honnête…

Et puis, il y a le regard des autres…

Dire qu’on médite, c’est risquer de s’exposer à la critique

Comme tout sujet qui connaît un succès médiatique, on est en droit de s’interroger sur les réels bénéfices de la méditation. S’agit-il d’un effet de mode qui profite à ceux qui tirent parti de la vente de produits dérivés ? La méditation constitue-t’elle une véritable aide pour les gens qui souffrent de stress, d’anxiété et de fatigue ?

Peut-être êtes-vous doté.e d’un esprit analytique et pragmatique. Vous ressentez le besoin de mener votre enquête avant d’en conclure si cela en vaut vraiment la peine.

Mais peut-être avez-vous peur d’être taxé.e de « boboïsme » et d’être moqué.e par votre entourage ? Ou, pire, être assimilé.e au mouvement New Age ! Qu’on ait peur pour votre intégrité et qu’on noie votre désir dans des discours sur les mouvances sectaires ?!

Il est toujours intéressant de s’interroger sur ce que nous souhaitons. Sur ce que les autres souhaitent pour nous et sur les facteurs d’influence.

En effet, il serait sans doute un peu naïf de penser que nous sommes toujours maîtres de nos décisions et que notre libre-arbitre est souverain. Nos décisions sont forcément soumises à l’influence de notre entourage ou de nos sources d’information…

Alors, face au doute, à l’hésitation, comment se mettre à la méditation ?

Passage à l’action en 4 étapes :

Méditer :remplacez le doute par l’expérience

S’il est avisé de lire des articles sur le sujet, de questionner son entourage, il est préférable d’expérimenter soi-même pour se faire sa propre opinion. D’autant plus que cette pratique ne comporte aucun risque et peut être 100% gratuite.

En effet, nul besoin d’acheter de livre, de coussin de méditation ou d’enregistrements audios. Vous pouvez commencer tout suite, sans personne, ni accessoire et en tout lieu.

En revanche, comme pour beaucoup de sujets, il faudra sans doute du temps, de la motivation et une pratique régulière pour en ressentir les effets.

Commencez !

Il existe différentes formes de méditation, l’assise en silence avec la respiration et la posture au centre de l’attention en est une.

Mais si celle-ci ne vous attire pas, vous pouvez également suivre des méditations guidées. Que celles-ci soit enregistrées (comme celles de Christophe André par exemple) ou animées dans des cercles de méditation pleine conscience, ou encore dans des centres bouddhistes.

Explorez et testez ! C’est la seule façon de trouver ce qui vous convient.

 

prendre rdv avec soi-même

Inscrivez votre pratique de méditation dans votre agenda 

La méditation n’est pas une baguette magique qui efface tous les problèmes d’un battement de cils ; elle demande de s’engager.

Comme pour le sport, il est recommandé de pratiquer des sessions d’une vingtaine de minutes plusieurs fois par semaine plutôt que de tenter de s’asseoir une heure une fois de temps en temps.

Par conséquent, pour installer une habitude, il faut l’inscrire dans une régularité. Il faut en effet pratiquer, pratiquer, pratiquer.

Quand on s’intéresse aux problématiques de gestion du temps, il y a un adage qui dit que tout ce qui n’est pas noté, planifié dans son agenda, n’existe pas.

Autrement dit, si vous n’inscrivez pas votre pratique de méditation dans votre agenda, des embûches ne manqueront pas de vous détourner de votre intention.

En effet, fatigue, flemme, moral en berne ou tensions diverses vous fourniront autant de prétextes pour remettre à plus tard ce rdv avec vous-même.

Ainsi, pour lutter contre la procrastination et mettre en place une fréquence de pratique, il faudra réfléchir à un moment dans votre journée où vous ne risquez pas d’être dérangé.e.

Enfin, souvenez-vous : ce RDV est important ! Autant qu’un RDV avec un.e client.e, un médecin ou encore un.e ami.e d’enfance. Vous ne l’annulez, ni le reportez, sans un motif hautement valable !

Remplacez la croyance qu’il faille s’asseoir dans la position du lotus

Non, il n’est pas nécessaire pour méditer d’avoir la souplesse d’un yogi. Vous pouvez tout à fait vous asseoir sur une chaise. Les deux pieds posés bien à plat en contact avec le sol, les mains sur les cuisses et le dos bien droit, à distance du dossier de la chaise.

Si l’inconfort d’une posture est trop présent, celui-ci risque d’encombrer votre esprit qui focalisera son attention sur les tensions. Vous ne penserez plus qu’au fait d’avoir mal et à votre envie de bouger.

Alors, la mauvaise humeur vous gagnera en un rien de temps. Et pour couronner le tout, vous vous adresserez des reproches pour en rajouter encore un peu plus à la douleur.

Mais « Foutez-vous la paix » comme l’écrit si bien Fabrice Midal ! Il est tout à fait possible de pratiquer la méditation dans la position allongée, si vous ne craignez pas de sombrer dans le sommeil. D’ailleurs, le philosophe Alexandre Jollien raconte que son corps le faisant beaucoup souffrir, il pratique zazen allongé au sol.

Méditer : et si c’était « simplement » être présent ?

On associe souvent à la méditation les termes de pleine conscience (Mindfulness), thème développé par Jon Kabat-Zinn, ou de pleine présence que lui préfère Fabrice Midal. Ce dernier définit la méditation dans son livre « Foutez-vous la paix ! Et commencez à vivre ! » de la manière suivante :

« Méditer ne consiste pas à être « conscient », mais à toucher un sens de présence avec l’entièreté de son être, avec son corps, avec son cœur, avec ses émotions, comme avec son esprit, en étant ainsi ancré dans le monde.

Méditer n’est pas réfléchir, mais sentir. C’est être présent à ce qui se passe, simplement, sans chercher à prendre conscience sans cesse de ce qui se produit.

Méditer, c’est coïncider avec la vie, ce qui n’exige pas d’être « conscient », mais d’être ouvert. »

Méditer en pleine présence

Etre présent et ouvert à ce qui est. Cette proposition permet d’ouvrir un champ d’expérimentation infini puisqu’en toute circonstance on peut alors méditer.

Qu’il s’agisse de faire la queue à la Poste ou de patienter dans une salle d’attente, de jardiner, cuisiner ou nettoyer, toutes les situations constituent des opportunités d’être pleinement ancré dans l’instant. L’idée étant de ne pas se laisser embarquer dans la mémoire d’un passé ou dans l’attente d’un futur, lesquels peuvent alimenter stress et anxiété.

Pour résumer :

Si vous ressentez vraiment l’envie de vous mettre à la méditation, ne tergiversez plus et levez les freins qui vous empêchent de passer à l’action :

 

  • Prenez votre agenda et inscrivez‑y ce RDV avec vous-même ;
  • Honorez ce premier RDV et fixez le suivant pour instaurer une régularité ;
  • Face à la difficulté, à l’inconfort, n’abandonnez pas, persévérez.
  • Testez différentes pratiques de méditation ; voyez ce qui vous correspond le mieux ou variez les plaisirs !

Pour aller plus loin, lire l’article : « Cuisiner c’est méditer »

Do-In et méditation

Pour ma part, je pratique de courtes assises méditatives avant de commencer mes cours de Do-In. Elles n’excèdent pas 10 min et consistent à poser la respiration, rallonger les expirations et procéder à un scanner des sphères mentale, corporelle et émotionnelle.

Parfois je guide ces assises quand nous sommes en groupe, parfois pas. Suivre le son d’une voix aide à se focaliser et à laisser de côté ses pensées. Il suffit de quelques minutes pour commencer à sentir les tensions se relâcher, le mental et le coeur s’apaiser.